Aliosha !
Ce nom m’est de suite venu à l’esprit. Mon héros s’appellerait Aliosha !
Aliosha est le diminutif d’Alekseï (eh oui pas de lettre X en russe, pour former ce son, il nous faut le K et le S !). J’aime ce prénom, il invite à la douceur. J’avais aussi beaucoup aimé le roman d’Henry Troyat “Aliocha” qui racontait l’enfance romancée de l’écrivain à son arrivée en France. Henry Troyat, à travers ses romans, a également contribué à me faire découvrir ce pays. J’ai dévoré, adolescente, tous ses romans composés de nombreux tomes : Tant que la Terre durera, la Lumière des Justes et bien d’autres.
Comment Aliosha allait-il être ? Blond ? Brun ? Blond, il serait blond avec les yeux bleus et les cheveux un peu long.

Premier séjour en URSS
J’ai toujours aimé la Russie, attirée à l’époque adolescente par ce pays où l’on “n’écrit pas comme nous”. Le Russe s’est imposé à moi en troisième langue, pas facile de trouver un lycée qui la proposait en classe. Puis à dix-sept ans premier voyage direction Moscou, première fois dans un avion. Souzdal, Vladimir et ses monastères aux clochers d’or, Bratsk et son immense barrage hydroélectrique que l’on n’avait pas le droit de photographier, époque brejnévienne oblige ! Balade dans la taïga et interview par la télévision soviétique (in russian in the text !)Puis Irkoutsk, le lac Baïkal, l’île d’Olkhon et ses petits villages sans électricité à l’époque. Peu de touristes, tout juste de quoi manger dans nos assiettes. Les bals dans les hôtels qui nous plongent dans les années 50, on trouve ça drôle avec nos yeux d’occidentaux.
A la gare d’Irkoutsk, le transsibérien prend le relais de l’avion pour m’emporter trois jours à son bord direction Khabarovsk aux confins de la frontière chinoise. Impossible d’aller jusqu’à Vladivostock à l’époque interdit aux touristes. Halte à Oulan-Oudé, l’Asie est bien là ! Le transsibérien reprend sa route. A bord il ne se passe rien ou presque. Nous dormons dans des cabines de quatre personnes. Les draps sont gris et les couvertures râpeuses.

Visite de Khabarovsk où les enfants assurent, comme les adultes, des relèves de la garde au pied du monument aux morts. L’URSS a payé un lourd tribut lors de la dernière guerre. L’angara et l’Oussouri sont les deux fleuves qui se rejoignent à Khabarovsk. Un pont très large. Au loin la Chine, trente kilomètres nous en séparent.
Puis c’est déjà le retour, quelques huit heures d’avion plus tard, Moscou m’attend pour une dernière visite.
Souvenirs de Russie
Comment ne pas être marquée par un tel voyage ? En 1981 le pays ne peut que difficilement nourrir ses touristes, les contrôles sont très stricts et nous sommes surveillés. Mais que j’ai aimé ce pays si riche culturellement, ses musées, ses bibliothèques, sa langue, son métro. Je n’ai jamais oublié ce premier voyage.
D’autres voyages se sont présentés à moi, tous après la fin de l’URSS à une époque où, Gorbatchev évincé, Eltsine passait à la télévision éméché. L’arrivée du capitalisme avec des téléviseurs vendus aussi cher qu’à l’Ouest alors que les salaires étaient plus que miséreux, la donation des appartements par l’Etat à des familles qui ne se sentaient pas plus riches d’être devenues propriétaires. Que de changements. L’ouverture des premiers cafés, le premier Mc Donald’s. J’ai eu la chance de voir cette éclosion se faire pour arriver à la Russie que l’on connaît actuellement.
Je vous raconterai, au fil de ce blog, des anecdotes, des souvenirs qui vous feront plonger dans cette URSS, car même si je n’ai pas connu l’époque de Staline où se déroule Le Voyage d’Aliosha, il n’y a eu que peu d’évolution entre les années 90 et les années 50.
La naissance du Voyage d’Aliosha
Nous sommes en 2012, j’ai envie d’écrire une histoire qui se passerait en Russie. Je commence à écrire et me voilà satisfaite… Quarante pages ! En fait quarante pages de descriptions, très peu ou pas de dialogues. L’idée maîtresse est là mais la voilà bien écourtée quand même ! Les illustrations sont déjà présentes dans le projet ainsi que la musique. Un ami musicien puis une illustratrice font des essais, puis tout ne tourne pas comme je l’espérais et c’est l’arrêt de ce voyage. Aliosha resterait-il ainsi en gare de Moscou ?
Je garde néanmoins ce petit texte au chaud dans mon ordinateur. Puis, en 2017, je décide de reprendre le roman de bout en bout. Ajout de dialogues, ajout de scènes, d’aventures. Je tiens, enfin, mon personnage et sa vie à travers la Russie, la Mongolie et le Tibet.
Quelques 300 pages plus loin, j’ai apposé le point final sur le texte. Le roman a gardé son titre initial : Le voyage d’Aliosha. Une relecture, puis une seconde plus précise et laborieuse, puis une relecture par une amie (qui à ce jour est en cours). Une nouvelle équipe s’est composée, un peu malgré moi, mais elle s’est imposée à nous trois : ma meilleure amie, Hari Green Berry, avec qui j’avais déjà collaboré sur un livre sur le scrapbooking (Le Dictionnaire du Scrapbooking) paru en 2011, s’est lancée en tant qu’illustratrice portraitiste et mon “époux de mari” Jean-Marie de Sainte-Marie, a fait, de la musique, de l’audiovisuel et future école de musique, son quotidien. Nous voilà donc partis, la team vous attend.
Voilà, chers amis, pour aujourd’hui ! Les premiers articles vont être consacrés à la mise en place de tout ce qui s’est passé pour en arriver à la création de ce blog aujourd’hui ! Hari Green Berry rédigera également des articles sur ses illustrations, quant à moi je partagerai avec vous la suite de nos aventures jusqu’à la sortie officielle du roman le Voyage d’Aliosha, sans oublier le côté plus technique de ce roman illustré musical interactif numérique ! Oui tout ça pour lui tout seul !
J’espère qu’Aliosha vous captivera autant qu’il captive la team !
A très bientôt
Tsémé